Statistiques sur les prénoms

Samedi 9 mars 2013

Ce matin, direction Roissy CDG Terminal 1 trois heures avant le décollage de mon avion. Ca pourrait faire long. Ma tante me dépose aimablement devant une promesse de soleil et de chaleur quand l'hiver s'éternise chez nous. Merci beaucoup !

Les trois derniers voyages, je suis parti avec ma binôme officielle et meilleure amie, Laëtitia. Petit à petit, je m'y suis habitué. Aussi, cela me paraît-il étrange de n'avoir personne à attendre à l'aéroport aujourd'hui. T'es où ? Après avoir tenté de jouer les chiens abandonnés pour apitoyer un passant, je me reprends juste avant de courir derrière une voiture de police : il faut que j'aille à l'enregistrement.

Les bagages déposés au comptoir d'enregistrement et des places au hublot récupérées pour mes deux vols, le temps va finalement défiler rapidement entre une petite marche en extérieur, l'achat d'un magazine de jeux et la lecture des journaux gratuits des deux derniers jours.

Nous embarquons en suivant à bord d'un appareil de la Qatar Airways qui, par ses prestations, va s'installer à mes yeux dans le haut du panier. Mon voisin, un illustre inconnu, demande du champagne lors des deux collations et l'obtient alors que nous voyageons en classe économique. Pourtant il ne semble pas être le fils caché du roi de Bahreïn ou d'un prince saoudien. Même le plateau repas est avenant et savoureux avec un fromage crémeux de marque aux noix du Périgord et un Toblerone. Il n'en faut pas beaucoup plus pour compromettre mon impartialité au sujet des compagnies aériennes.

Lorsque je ne mange pas -ce qui est relativement fréquent au fond-, j'en profite pour me mettre à niveau côté cinématographique car je fréquente autant les salles obscures que les Mc Do ou les Subways. En guise de divertissement, j'opte notamment pour l'Odyssée de Pi et en conclus avec soulagement que j'ai bien fait de ne pas prendre l'option kayak au Musandam (la pointe nord d'Oman) : je me serais mal vu lutter pendant une semaine avec un tigre dans mon embarcation... et des requins (inoffensifs) au-dessous. De temps à autre, j'arrête cette activité passive pour faire travailler mon neurone afin qu'il ne perde pas l'habitude sans quoi ce serait fichu au retour. J'enchaine ainsi avec succès deux grilles de mots fléchés, les premiers de ma vie ou presque. Je suis dans les airs, l'esprit s'élève, tout va bien. Je dois cependant préciser pour relativiser la portée de cet exploit que les grilles étaient de niveau 1 ce que je traduis comme  destinées aux "1 neurone" ou aux footballeurs professionnels. Par manque de confiance en moi et les pensant trop ardues, je laisse tomber provisoirement les grilles de niveau 2 à destination des participants aux émissions de télé-réalité.

Redevenons sérieux quelques instants : j'ai pris un hublot alors voici venu le temps des cathédraaaales. Pardon, je voulais dire "voici venu le temps d'en profiter". Dehors, la nuit est tombée. En contrebas, des points jaunes rompent l'obscurité, îlots de vie dans un amas foncé. Faisant un aller-retour vers l'écran pour connaître notre position actuelle, il s'avère que nous survolons des torchères au-dessus du Koweït. Gaspillage de ressources là où elles abondent quand leur accès pose problème à des milliers de personnes dans d'autres coins du globe. Atteinte à l'environnement si cher à beaucoup d'entre nous pour l'enrichissement d'une poignée de nantis.

L'escale à Doha est courte et efficace : la couleur de nos billets indique le chemin à suivre et où descendre de la navette. Simple et fonctionnel quelle que soit la nationalité. Moins évident pour les daltoniens peut-être ? Par chance je ne suis pas daltonien et, en outre, notre prochaine porte d'embarquement jouxte notre point d'entrée dans le terminal. Nous disposons ainsi de pas mal de temps pour se poser ou vadrouiller. Quelques boutiques sont accessibles avec une voiture très haut de gamme exposée. Ca ne me botte guère. Dans les allées, des femmes voilées de pied en cap circulent. Dérangeant mais ce n'est pas notre culture alors je me concentre sur autre chose : donner une vision prestigieuse de la France. Et là, je pourrais me faire pistonner pour la légion d'honneur par notre Ministre en marinière si attaché à l'image des Froggies : je sors comme si de rien n'était le sachet de macarons de Réaux que ma tante m'a rapporté du Salon de l'Agriculture la semaine passée et je commence à prendre un acompte sur le repas qui sera tardif et frugal. Dans ce cadre d'ostentation, je ne dénote pas vraiment mais dois laisser une image bien particulière de l'alimentation de base de l'européen moyen en général et du français moyen en particulier.

Nouvel avion pour Mascate. Il est peu bondé. Le vol va durer seulement 1h20. Une grille de mots fléchés (niveau 2 svp) et mon guide d'Oman y passent. Au menu, un wrap qui donne la tonalité des futurs repas : épicé ! Nous touchons le plancher des vaches ou des dromadaires dans la version locale vers 23h30. Un bus nous dépose devant le terminal des arrivées. Je ne descends pas parmi les premiers mais profite de la désorientation générale pour dépasser la plupart des passagers et me retrouver devant la foule pour changer mon argent et obtenir le visa. Pour ceux d'entre vous qui iraient à Oman, le visa moins de 10 jours coûte 15€ en France et à peu près autant à l'aéroport. Son coût réel sur place n'est que de 5 rials (ou 10€) officiellement mais le taux et la commission de change sont particulièrement dissuasifs. Je vous conseille d'anticiper.

Franchis les différents points de passage obligés et sorti de la zone sous douane, je découvre avec enchantement notre guide de la semaine, une célébrité de l'agence Huwans : Robin. Je dis cela parce qu'il est omniprésent dans les catalogues ou sur Internet dans les pages Moyen-Orient. Ca va me changer des dernières expériences ! Je fais également la connaissance de Taher, notre chauffeur pour la semaine, 28 ans. J'apprends que le gros du groupe est à l'extérieur (5 personnes) et que nous attendons encore deux individuels. Par le plus grand des hasards, il s'avère que tous deux s'appellent Philippe comme moi. Plutôt commode pour se rappeler du prénom mais moins drôle quand quelqu'un appelle "Philippe?". Deux prénoms identiques dans le même groupe c'est rare, mais trois ! Les probabilités en prennent un coup !  A croire qu'il y avait une promotion spéciale, une rumeur que j'ai bien sûr répandue. A l'usage, nous avons ainsi hérité de surnoms auprès de certains membres du groupe ... Et pour verser encore plus dans l'improbable, l'un des deux habite à moins de 500 mètres de chez moi. Je crois que je vais arrêter les stats parce que la science ne peut plus rien expliquer à ce stade.

Avant de prendre la route, Robin nous offre  un premier jus de fruits. Boire ou conduire il faut choisir dit le slogan. Je suis d'accord : buvons d'abord et ensuite notre guide pourra conduire, les deux en même temps ce n'est pas suffisamment sécuritaire. Devant nous, nos deux véhicules tout terrain blancs. Nous serons 4 dans chaque. Je monte aujourd'hui avec Taher qui parle anglais, l'occasion de faire quelques présentations. La ville étant énormément étendue, nous avons l'occasion de passer au large de la Grande Mosquée Sultan Qaboos ou du Royal Opera. Contrairement à d'autres métropoles du Moyen-Orient, il n'y a pas d'immeuble courant vers le ciel : l'habitat dépasse rarement les 2 à 3 étages. Sur la fin de notre itinéraire, nous longeons une muraille puis passons sous une large porte illuminée. Nous sommes à Mutrah, le quartier touristique où nous allons passer la nuit.

Je partage la chambre avec Philippe. Du fait du décalage horaire (+3h), nous ne ressentons pas trop la fatigue aussi en profitons-nous pour faire un peu connaissance jusqu'à 2 heures du matin.

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