Prendre le monde à contrepied

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Préface

Oman est une destination où l'on ne se rend pas par défaut ou lors de ses premiers voyages à priori. D'abord parce que son potentiel touristique est injustement méconnu. Il n'y a pas 6 mois, j'étais incapable de citer plus que le nom de la capitale. Puis, j'ai cherché une destination exotique, originale, encore préservée du tourisme de masse et aux paysages enchanteurs. Oman répondait à ces attentes.

Dans mes blogs, je tente de relater ce que j'ai pu apprendre, percevoir de la vie locale, ce que j'ai ressenti ou vécu. A chaque fois, j'essaie de décrire le meilleur comme le pire pour ne pas donner une vision trop idéalisée ou partiale. Alors je vais continuer en conservant ces principes. Le Sultanat et ses habitants m'ont beaucoup plu, vous le verrez tout au long de ce carnet de voyage. Néanmoins, je souhaite commencer sur un ton léger en évoquant ce qui m'a le plus choqué et ce qui choque le plus l'occidental de passage tant le fossé est grand avec nos propres valeurs ou avec l'image véhiculée par les musulmans dans nos pays : la place des femmes.

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Nous sommes vendredi 8 mars, c'est ma dernière journée de travail avant mes vacances et à juste titre tout le monde s'en fiche (enfin sauf ceux qui récupèrent mon travail). Passons sur ce manque de considération pour se focaliser sur l'événement majeur de cette journée : c'est la Journée de la Femme comme tous les 8 mars. Une bonne occasion de saluer chacune d'elles pour ce qu'elles nous apportent de positif jour après jour. A ce titre, j'exclue bien évidemment mes rares clientes revêches d'une entreprise de transport ferroviaire français et les fonctionnaires des impôts. Faut pas pousser non plus : ce n'est pas Noël !

Et c'est à ce moment que vous réalisez que vous prenez le monde à contrepied parce que, pour marquer cet événement annuel, vous partez demain pour un des pays des droits de l'homme. J'entame la description : droit d'épouser une femme -voire plusieurs- sans son consentement (voir modalités dans les pays participants), droit de rester à la maison la majeure partie du temps, droit de ne pas sortir sans un homme de la famille, droit de porter une magnifique tenue noire très tendance vu que tout le monde porte la même et ce bien qu'il fasse 30°, ... j'en passe et des meilleures. En y réfléchissant, le proverbe ne dit-il pas "pour vivre heureu[ses], vivons [voilées]" ? J'arrête de dénigrer les pires coutumes du Golfe parce qu'en dehors de ces points choquants vus au travers de ma culture d'occidental, ce pays traite les femmes nettement mieux que ses voisins des Emirats ou de la très docte Arabie. Oman, pays où les traditions séculaires cohabitent avec la tolérance et la souplesse d'esprit. D'un côté, les femmes voilées et masquées, de l'autre, un accord implicite pour les laisser sortir en groupe à condition qu'elles ne soient pas surprises avec des hommes, des vêtements particulièrement courts dans les boutiques, des fillettes qui peuvent quand même aller à l'école tous les jours ... Contrastes entre les campagnes conservatrices et les villes plus avant-gardistes ? Je ne suis pas convaincu car la situation est moins tranchée manifestement. Signe que la société se transforme progressivement ? Là je n'en sais rien en simplement une semaine.

Fort de ce constat, j'ai pris du recul par rapport à mes valeurs d'occidental et ai cherché à transposer ce port du voile dans d'autres régions pour me demander comment il serait perçu parce que c'est beau de jeter la pierre mais ... Et là ... stupeur ! Le voile devient indissociable du bonheur. La société où ça se passe n'est pas sous les tropiques : c'est la nôtre ! Repensez-y, lorsque vous avez mis le voile le jour de votre mariage, n'était-ce pas le plus beau jour de votre vie (ou un des plus beaux) ? Déconcertant ...

Trêve de bêtises -car je viens d'épuiser mon stock pour cette entrée en matière-, je vais à présent revenir à mon voyage et lever le voile sur les beautés et curiosités d'Oman.