Piste montagneuse

Début de route vers le wadi Arbeeyine. Nous circulons dans une vallée large et asséchée qui serpente sur des kilomètres et des kilomètres. De temps à autre, un village vient rompre l'uniformité du paysage. Des vasques aux couleurs vert bleu se présentent. Nous traversons les premières pied au plancher, projetant des gerbes d'eau sur les côtés. Puis, au sommet de l'une d'elles, nos chauffeurs nous déposent pour apprécier le cadre non loin du site de la baignade.

Un falaj s'enfonce dans les hautes herbes de manière particulièrement sinueuse. Quelques pas sur le muret d'une de ces constructions et nous nous jetons dans une eau fraiche et délicieuse. Cette vasque est relativement profonde :  en deux mètres à peine plus personne n'a pied. Je nage et plonge à nouveau pour observer une poignée de poissons de petite taille.

Après avoir fait trempette, nous traversons un massif montagneux à la piste peu carrossable. Ne passe pas qui veut : non seulement il faut un tout-terrain mais mieux vaut en avoir la totale maîtrise au vu de certains passages étroits ou techniques. Les couleurs de notre environnement sont changeantes d'une vallée à l'autre. Le parcours s'apparente à des montagnes russes.

La première rampe permet d'apprécier une boucle de la vallée autour d'une montagne. Un petit col franchi, l'univers n'est plus que minéral. Notre voie épouse parfaitement les contours du relief, empruntant des terrasses.

Une demi-heure plus tard se présente une plaine calcaire grillée par le soleil. Aussi cette roche n'est-elle plus blanche mais couleur cendre. On pourrait se croire sur une autre planète. Dans le lointain s'élèvent des champignons de tuf aux formes diverses, défis à la gravité. Pour sortir de ce massif, nous passons enfin devant des strates sédimentaires d'origine océanique.

Nous arrivons au petit village-oasis de Dayqa. La route bitumée que nous venons de retrouver s'y enfonce entre les palmiers ne laissant la place que pour un seul véhicule de front. Au sortir de ce "tunnel" naturel et verdoyant, la vue s'ouvre sur le centre ancien au sommet d'une petite falaise.

Un peu plus loin, nous atteignons Quriyat pour la pause déjeuner. L'occasion de trouver par nous-mêmes la solution des dernières énigmes qui nous ont tenues en haleine quelques jours. Le chat était si prêt à avoir notre langue ...

Derniers tours de roues dans un cadre qui s'apparente encore à une piste par endroit. Nous circulons dans un large couloir asséché et rejoignons de manière inattendue les faubourgs de la capitale. D'abord, nous empruntons une voie rapide avec des ronds-points légèrement mégalos : l'un est décoré d'un service à café géant, le suivant d'un bateau grandeur réelle.

En plein désert surgissent le Parlement et l'Assemblée, bâtiments démesurés au milieu de nulle part. L'occasion pour Robin de préciser que les seules fonctions du Sultan sont honorifiques : il nomme les Ministres pour deux années de probation suivies de deux années d'exercice, renouvelables plusieurs fois. Ce système permet de faire tourner les clans au pouvoir et d'avoir ainsi un pays calme et sûr depuis l'accession du Sultan Qaboos au pouvoir.

Le vieux Mascate succède à ce centre politique isolé. Nous descendons quelques minutes de nos véhicules devant un des bâtiments du Ministère des Finances, une longue allée bordée d'arcades surmontées d'édifices blanchâtres. Au fond, une construction improbable bleue et aux colonnes dorées en forme de papyrus. Ce n'est rien d'autre qu'un des palais du Sultan. Sur les hauteurs, des forteresses qui gardent jalousement l'accès à une baie. Une belle muraille ceint tout le périmètre constituant le coeur historique de la capitale.

Avant de rejoindre Mutrah, nous effectuons un petit détour par un supermarché de marque française pour que certains d'entre nous achètent des spécialités traditionnelles. Nous passons en route par un édifice géant qui figure un encensoir au sommet d'une montagne.

Retour à l'hôtel du premier jour où nous disposons d'une chambre en "day-use". Comme nous avons un vol de nuit, nous pourrons y prendre une douche et nous changer avant de partir. Le reste de l'après-midi étant libre, nous repartons immédiatement pour le souk. La fréquentation et l'agitation y sont plus importantes que le premier jour. De toute part, des vendeurs tentent de vous attirer dans leur magasin. Dans ses artères nous trouvons une "espèce" en voie de disparition ces derniers temps : des femmes ! Il y a même des plus petites que l'on appelle des "fillettes" si je me souviens bien. Par contre, elles sont voilées. Il ne faut pas exagérer ! Vous pensiez sérieusement qu'elles allaient être en short par 30° ? Plus sérieusement, je me demande par contre à quoi servent les tenues affriolantes dans les boutiques devant lesquelles nous passons.

Sortant par une extrémité du souk, nous nous écartons de quelques ruelles pour aller apprécier un beau minaret.

Dernier petit tour dans les environs jusqu'au marché aux poissons encore plus désert que le premier jour. Je finis en solo par une balade sous des arcades illuminées.

Nous regagnons l'hôtel nous préparer et, à 20h, partons en direction du restaurant de ce soir. Situé en banlieue, il s'agit d'un endroit branché et très vaste où se retrouvent notamment les expatriés et les riches omanais. La nourriture y est particulièrement abondante et peu d'entre nous parviendrons à vider leur plat (une assiette étant trop petite ?).